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    Textes | Douguine | Geopolitique et la geographie sacree | 1990 Íàïå÷àòàòü òåêóùóþ ñòðàíèöó
    Alexandre  Douguine

    Geopolitique et la geographie sacree

     La géopolitique comme science « intermédiaire »
    Terre et mer
    Symbolisme du paysage
    L’Est et l’Ouest dans la géographie sacrée
    L’Est et l’Ouest dans la géopolitique moderne
    Nord sacré et Sud sacré
    L'homme du Nord
    L'homme du Sud
    Le Nord et le Sud dans l’Est et dans l’Ouest
    Des continents aux méta-continents
    L’illusion du « Nord riche »
    Le paradoxe du « Tiers-Monde »
    Le rôle du « Second Monde »
    Le projet de la « Resurrection du Nord »

    La géopolitique comme science « intermédiaire »


    Les concepts géopolitiques sont devenus les principaux facteurs de la politique moderne depuis longtemps. Ils sont construits sur des principes généraux permettant d’analyser facilement la situation de chaque pays et de chaque région.

    La géopolitique dans sa forme actuelle est indubitablement une science « terrestre », « profane », sécularisée.

    Mais peut-être, parmi toutes les sciences modernes, a-t-elle sauvé 
    en elle-même le plus grand lien avec la Tradition et avec les sciences traditionnelles. René Guénon a dit que la chimie moderne était le résultat de la désacralisation d’une science traditionnelle – l’alchimie, de même que la physique moderne l’est de la magie. Exactement de la même manière, on peut dire que la géopolitique moderne est le produit de la laïcisation et de la désacralisation d’une autre science traditionnelle – la géographie sacrée. Mais comme la géopolitique occupe une place spéciale parmi les sciences modernes, et qu’elle est souvent classée comme une « pseudo-science », sa désacralisation n’est pas si complète et irréversible, comme dans le cas de la chimie ou de la physique. Le lien avec la géographie sacrée est ici assez distinctement visible. Il est donc possible de dire que la géopolitique se tient à une place intermédiaire entre la science traditionnelle (la géographie sacrée) et la science profane.
     

    Terre et mer


    Les deux principaux concepts de la géopolitique sont la terre et la mer. Seuls ces deux éléments – la Terre et l’Eau – se trouvent à la racine de la représentation humaine qualitative de l’espace terrestre. A travers l’expérience de la terre et de la mer, de la terre et de l’eau, l’homme entre en contact avec les aspects fondamentaux de son existence. La Terre est stabilité, pesanteur, fixité, espace en tant que tel. L’Eau est mobilité, douceur, dynamique, temps.

    Ces deux éléments sont par essence la manifestation la plus évidente de la nature matérielle du monde. Ils se trouvent à l’extérieur de l’homme : tout est lourd et fluide. Ils sont aussi à l’intérieur de lui : corps et sang (la même chose se passe aussi au niveau des cellules).

    L’universalité de l’expérience de la terre et de l’eau génère le traditionnel concept de Firmament, car la présence des Hautes Eaux (la source de la pluie) dans le ciel implique 
    aussi la présence d’un élément symétrique et nécessaire – le monde, la terre, la voûte céleste. De toutes façons, la Terre, la Mer, l’Océan, sont par essence les principales catégories de l’existence terrestre, et pour l’humanité il est impossible de ne pas voir en eux quelques attributs basiques de l’univers. En tant que les deux termes de base de la géopolitique, ils conservent leur sens à la fois pour les civilisations traditionnelles et pour les Etats, les peuples et les blocs idéologiques exclusivement modernes. Au niveau du phénomène géopolitique mondial, Terre et Mer ont engendré les termes : thalassocratie et tellurocratie, c’est-à-dire « la puissance par [la domination de] la mer » et « la puissance par [la domination de] la terre ».

    La force de tous les Etats et de tous les empires est basée sur le développement préférentiel de l’une de ces catégories. Les empires sont soit « thalassocratiques », soit « tellurocratiques ». Les premiers impliquent l’existence d’une terre-mère et de colonies, les seconds d’une capitale et de provinces sur la « terre ordinaire ». Dans le cas de la « thalassocratie », son territoire n’est pas unifié en un seul espace terrestre – ce qui crée un élément de discontinuité : la mer – là réside à la fois la force et la faiblesse de la « puissance thalassocratique ». La « tellurocratie », inversement, possède la qualité de la continuité territoriale.

    Mais la logique géographique et cosmologique complique immédiatement le schéma apparemment simple de cette division : la paire « terre-mer », par surimposition réciproque de ses éléments, donne naissance aux idées de « terre maritime » et d’« eau terrestre ». La terre maritime, c’est l’île, c’est-à-dire la base de l’empire maritime, le pôle de la thalassocratie. L’eau terrestre ou l’eau à l’intérieur des terres, ce sont les rivières, qui prédéterminent le développement des empires terrestres. Juste sur la rivière se trouve la cité, qui est la 
    capitale, le pôle de la tellurocratie. Cette symétrie est à la fois symbolique, économique et géographique. Il est important de noter que le statut de l’Ile et du Continent est défini non tant sur la base de leur étendue physique, que sur la base de la conscience typique, particulière, de la population. Ainsi, la géopolitique des Etats-Unis a un caractère insulaire, en dépit de la taille de l’Amérique du Nord, alors que le Japon insulaire représente géopolitiquement un exemple de mentalité continentale, etc.

    Un autre détail est important : la thalassocratie historique est liée à l’Ouest et à l’Océan Atlantique, alors que la tellurocratie est liée à l’Est et au continent eurasiatique (l’exemple du Japon, mentionné plus haut, est ainsi expliqué par le plus fort « effet d’attraction » de l’Eurasie).

    La Thalassocratie et l’Atlantisme sont devenus synonymes longtemps avant l’expansion coloniale de la Grande-Bretagne ou les conquêtes portugaises et espagnoles. Déjà, dès le début des vagues migratoires par mer, les peuples de l’Occident et leurs cultures commencèrent leur mouvement vers l’Est à partir des centres situés dans l’Atlantique. Les Méditerranéens remontèrent aussi de Gibraltar vers le Proche-Orient, plutôt que l’inverse. Et au contraire, les fouilles en Sibérie Orientale et en Mongolie prouvent que c’est exactement ici que se trouvaient les plus anciens centres de civilisation – c’est-à-dire que les terres centrales du continent étaient le berceau de l’humanité euro-asiatique.
     
     

    Symbolisme du paysage


    A coté des deux catégories globales – Terre et Mer – la géopolitique opère aussi avec des définitions plus particulières. Parmi les réalités thalassocratiques, il y a une différenciation entre les formations maritimes et océaniques. Ainsi, par exemple, les civilisations maritimes de la Mer Noire ou de la Mer Méditerranée sont assez différentes qualitativement de la civilisation des océans, c’est-à-dire des puissances et des peuples insulaires habitant sur les rivages du grand océan. Des divisions plus particulières existent aussi entre les civilisations des rivières et des lacs, liées aux continents.

    La tellurocratie aussi a ses formes particulières. Ainsi il est possible de distinguer une civilisation de la Steppe et une civilisation de la Forêt, une civilisation des Montagnes et une civilisation des Plaines, une civilisation du Désert et une civilisation de la Glace. Les variétés de paysages dans la géographie sacrée sont compris comme des complexes symboliques liés  à la spécificité de l’Etat, de l’idéologie religieuse et éthique des différents peuples. Et même dans ce cas, lorsque nous parlons de la religion oecuménique universelle, sa manifestation concrète dans tel ou tel peuple, race ou Etat, sera aussi sujette à une adaptation selon le contexte local de la géographie sacrée.

    Le désert et les steppes représentent le microcosme géopolitique des nomades. C’est précisément dans les déserts et dans les steppes que la tendance tellurocratique atteint son sommet, car le facteur « eau » est ici minime. Les empires du Désert et de la Steppe doivent logiquement être la tête de pont géopolitique de la tellurocratie.

    Comme exemple de l’empire de la Steppe, on peut prendre l’empire de Gengis Khan, alors qu’un exemple typique de l’empire du Désert est la Califat arabe, apparu sous l’influence directe des nomades.

    Les montagnes et les civilisations des montagnes sont plus souvent archaïques, fragmentaires. Non seulement les pays de montagnes ne sont pas des sources d’expansion ; au contraire, ils sont les victimes principales de l’expansion géopolitique des autres forces tellurocratiques. Aucun empire n’a son centre dans des régions de montagne. D’où le motif si fréquent de la géographie sacrée : « les montagnes sont habitées par les démons ». D’autre part, l’idée de la conservation des restes des anciennes races et civilisations dans les montagnes se manifeste dans le fait que c’est précisément dans les montagnes que les centres sacrés de la tradition sont placés. Il est même possible de dire que pour les tellurocraties une montagne correspond à une puissance spirituelle.

    La combinaison logique des deux concepts – la montagne en tant qu’image hiératique et  la plaine en tant qu’image royale – a engendré le symbolisme de la colline, c’est-à-dire une petite ou moyenne hauteur. La colline est un symbole de la puissance impériale s’élevant au-dessus du niveau séculier de la steppe, mais n’atteignant pas la limite du pouvoir suprême (comme dans le cas des montagnes). Une colline est un lieu d’habitation pour un roi, un comte, un empereur, mais pas pour un prêtre. Toutes les capitales des grands empires tellurocratiques sont placés sur une colline ou sur des collines (souvent sur sept collines –  le nombre des planètes ; ou sur cinq – le nombre des éléments, incluant l’éther ; etc.)

    Dans la géographie sacrée, la forêt est proche des montagnes dans un sens évident. Le symbolisme de l’arbre est lié au symbolisme de la montagne (tous deux désignent l’axe  du monde). Par conséquent,  pour les tellurocraties la forêt remplit aussi une fonction périphérique – elle est aussi « le domaine des prêtres » (druides, mages, ermites), mais aussi en même temps la « demeure des démons », c’est-à-dire des résidus archaïques d’un passé disparu. La zone forestière ne peut pas non plus être le centre de l’empire terrestre.

    La toundra représente l’équivalent nordique de la steppe et du désert, bien que le climat froid la rende beaucoup moins significative d’un point de vue géopolitique. Cette « périphéricité » atteint son apogée avec les glaces qui, comme les montagnes, sont des zones profondément archaïques. Il est révélateur que la tradition chamanique eskimo commande de partir seul dans les glaces, là où s’ouvre le monde de l’au-delà pour le futur chaman. Ainsi, les glaces sont une zone hiératique, le seuil d’un autre monde.

    A partir de ces caractéristiques principales et très générales de la carte géopolitique, il est possible de définir les différentes régions de la planète selon leur qualité sacrée. Cette méthode peut aussi être appliquée aux particularités locales du paysage au niveau d’un seul pays ou même d’une simple région. Il est aussi possible d’expliquer la ressemblance des idéologies et des traditions des peuples les plus différents (apparemment), dans le cas où le paysage des natifs du lieu est le même.
     
     

    L’Est et l’Ouest dans la géographie sacrée


    Dans le contexte de la géographie sacrée, les Points Cardinaux ont des caractéristiques qualitatives particulières. Dans les différentes traditions et dans les différentes périodes  de ces traditions, l’image de la géographie sacrée peut varier selon les phases cycliques de développement d’une tradition donnée. Ainsi la fonction symbolique des Points Cardinaux varie souvent aussi. Sans entrer dans les détails, il est possible de formuler la loi la plus universelle de la géographie sacrée concernant l’Est et l’Ouest.

    La géographie sacrée, sur la base du « symbolisme spatial », considère traditionnellement l’Orient comme la « terre de l’Esprit », la terre du Paradis, la terre de la plénitude, de l’abondance, le « pays sacré des origines », dans sa forme la plus complète et la plus parfaite. En particulier, cette idée se reflète dans la Bible, où la situation orientale de l’« Eden » est mentionnée. Précisément, cette compréhension est également propre aux autres traditions abrahamiques (islam et judaïsme), et aussi à de nombreuses traditions non-abrahamiques –  la chinoise, l’hindoue et l’iranienne. « L’Orient est la demeure des dieux », dit la formule sacrée des anciens Egyptiens, et le même mot « orient » (« neter » en égyptien) signifie en même temps « dieu ». Du point de vue du symbolisme naturel, l’Orient est le lieu où se lève, « vos-tekeat » [en russe] le soleil, Lumière du Monde, symbole matériel de la Divinité et de l’Esprit.

    L’Occident a la signification symbolique inverse. C’est le « pays de la mort », le « monde sans vie », le « pays vert » (comme l’appelaient les anciens Egyptiens). L’Occident est « l’empire de l’exil », le « gouffre des damnés », selon l’expression des mystiques musulmans. L’Occident est l’« anti-Orient », le pays de la « zakata » [en russe], de la décadence, de la dégradation, de la transition du manifesté au non-manifesté, de la vie à  la mort, de la plénitude au besoin, etc. L’Occident [Zapad, en russe] est le lieu où se dirige  le soleil, où il « s’engloutit » [za-padaiet].

    C’est selon cette logique convenue du symbolisme cosmique naturel que les anciennes traditions organisaient leur « espace sacré », fondaient leurs centres de culte, leurs lieux funéraires, leurs temples et leurs édifices, et qu’ils interprétaient les caractères naturels et « civilisationnels » des territoires géographiques, culturels ou politiques de la planète. De cette manière, la structure même des migrations, des guerres, des campagnes [militaires],  des vagues démographiques, des constructions d’empires, etc., était définie par la logique originelle, pragmatique, de la géographie sacrée. Le long de l’axe Orient-Occident s’étiraient les peuples et les civilisations possédant des traits hiérarchiques – plus près de l’Orient se trouvaient ceux qui étaient plus proches du Sacral, de la Tradition, de la richesse spirituelle. Plus près de l’Occident, ceux qui avaient un esprit plus décadent, plus dégradé et agonisant.

    Bien sûr, cette logique n’était pas absolue, mais en même temps elle n’était ni mineure ni relative – comme elle est aujourd’hui erronément considérée par de nombreux spécialistes  des anciennes religions et traditions. En matière de faits, la logique sacrée et le symbolisme cosmique qui s’ensuit étaient perçus, compris et pratiqués par les anciens peuples plus consciemment qu’ils ne sont estimés aujourd’hui. Et même dans notre monde anti-sacré,  à un niveau « inconscient », les archétypes de la géographie sacrée ont presque toujours été préservés dans leur intégrité, et se réveillent dans les moments les plus importants et les plus critiques des cataclysmes sociaux.

    Ainsi la géographie sacrée affirme d’une seule voix la loi de l’« espace qualitatif », dans lequel l’Orient représente « l’ontologique plus » symbolique, et l’Occident « l’ontologique moins ». D’après la tradition chinoise, l’Orient est Yang, le principe mâle, brillant, solaire,  et l’Occident est Yin, le principe femelle, sombre, lunaire.
     
     

    L’Est et l’Ouest dans la géopolitique moderne


    Nous observerons comment cette logique de la géographie sacrée se reflète dans la géopolitique, qui, étant une science exclusivement moderne, se concentre seulement sur  la situation factuelle, laissant de coté les principes les plus sacrés.

    Dans les formulations originelles faites par Ratzel, Kjellen et Mackinder (et plus tard par Haushofer et les eurasistes russes), la géopolitique s’abstenait juste de relier les traits des différentes sortes de civilisations et d’Etats à leur position géographique. Les géopoliticiens  se fixaient sur le fait d’une différence fondamentale entre les peuples « insulaires » et « continentaux », entre la civilisation « occidentale », « progressiste », et les formes culturelles « orientales », « despotiques » et « archaïques ». Comme en général la question  de l’Esprit dans son sens métaphysique et sacré ne se posait jamais dans la science moderne, les géopoliticiens la laissaient de coté, préférant évaluer la situation en termes différents,  plus modernes, plutôt que par les concepts de « sacré » et de « profane », de « traditionnel »  et d’« anti-traditionnel », etc.

    Les géopoliticiens ont établi les principales différences de développement politique, culturel et industriel entre l’Orient et l’Occident durant les derniers siècles. Le tableau final est le suivant. L’Occident est le centre du développement « matériel » et « technologique ». Au niveau culturel-idéologique, les tendances « libérales-démocrates », les visions-du-monde individualistes et humanistes prévalent. Au niveau économique, la priorité est donnée  au commerce et à la modernisation technique. C’est en Occident que les théories sur le « progrès », l’« évolution », le « développement progressiste de l’histoire » sont apparues pour la première fois, complètement étrangères au monde oriental traditionnel (et aussi à ces périodes de l’histoire occidentale durant lesquelles une tradition sacrée rigoureuse existait là aussi – comme cela fut le cas, en particulier, au Moyen-Age). La contrainte sur le plan social en Occident a acquis seulement un caractère économique, et la Loi de l’Idée et de la Force  a été progressivement remplacée par la Loi de l’Argent. Progressivement une « idéologie occidentale » particulière s’est exprimée par la formule universelle de « l’idéologie des droits de l’homme », qui est devenue un principe dominant dans les régions les plus occidentales de la planète – l’Amérique du Nord, et avant tout les Etats-Unis. Sur le plan industriel, à cette idéologie a correspondu l’idée de « pays développés », et sur le plan économique, le concept de « libre-échange », de « libéralisme économique ». La somme totale de ces caractères,  avec l’addition de l’intégration purement militaire, stratégique, des différents secteurs de la civilisation occidentale, est aujourd’hui définie par le concept d’« atlantisme ». Au siècle dernier, les géopoliticiens parlaient d’une « forme anglo-saxonne de civilisation » ou de la « démocratie capitaliste bourgeoise ». Dans ce type « atlantiste », la formule de l’« Occident géopolitique » a trouvé sa plus pure incarnation.

    L’Orient géopolitique représente par lui-même l’exacte opposition à l’Occident géopolitique. A la place de la modernisation économique, ici (dans les pays « moins développés ») les modes de production traditionnels, archaïques, du type collectif, manufacturé, prévalent.  A la place de la contrainte économique, l’Etat utilise plus souvent la contrainte « morale »  ou simplement la contrainte physique (Loi de l’Idée et Loi de la Force). A la place de la « démocratie » et des « droits de l’homme », l’Orient gravite autour du totalitarisme, du socialisme et de l’autoritarisme, c’est-à-dire autour de divers types de régimes sociaux, dont  le seul trait commun est que le centre de ces systèmes n’est pas ici l’« individu », « l’homme avec ses « droits » et ses « valeurs individuelles » particulières, mais quelque chose de  supra-individuel, de supra-humain – que ce soit la « société », la « nation », le « peuple »,  l’« idée », la « weltanschauung », la « religion », le « culte du chef », etc. L’Orient a opposé  à la démocratie libérale occidentale les types les plus variés des sociétés non-libérales, non- individualistes – de la monarchie autoritaire à la théocratie ou au socialisme. De plus, d’un point de vue purement typologique, géopolitique, la spécificité politique de tel ou tel régime était secondaire en comparaison avec la division qualitative entre l’ordre « occidental » ( = « individualiste-mercantile ») et l’ordre « oriental » ( = « supra-individualiste-basé sur la force »). Des formes représentatives d’une telle civilisation anti-occidentale ont été l’URSS, la Chine communiste, le Japon jusqu’en 1945 ou l’Iran de Khomeyni. 

    Il est curieux de noter que Rudolf Kjellen, le premier auteur à utiliser le terme « géopolitique », illustra la différence entre l’Occident et l’Orient de cette manière : « Une formule typique des Américains – écrivait Kjellen – est ‘go ahead’, qui signifie littéralement ‘aller de l’avant’. En elle se reflète l’optimisme et le ‘progressisme’ géopolitiques intérieurs  et naturels de la civilisation américaine, qui est la forme extrême du modèle occidental. Les Russes répètent habituellement le mot ‘nitchevo’ [rien] (en russe dans le texte de Kjellen – A.D.). En lui se manifestent le ‘pessimisme’, la ‘contemplation’, le ‘fatalisme’ et ‘l’adhésion à la tradition’, tous des traits particuliers à l’Orient ».

    Si nous revenons maintenant au paradigme de la géographie sacrée, nous verrons la contradiction directe entre les priorités de la géopolitique moderne (des concepts comme le « progrès », le « libéralisme », les « droits de l’homme », « l’ordre marchand », etc., sont aujourd’hui des termes positifs pour la majorité des gens) et les priorités de la géographie sacrée, évaluant les différentes sortes de civilisation depuis un point de vue complètement opposé (des concepts comme « l’esprit », la « contemplation », la « résignation à la force supra-humaine ou à l’idée supra-humaine », « l’idéocratie », etc., étaient exclusivement positifs dans les civilisations sacrées, et le restent encore aujourd’hui pour les peuples orientaux au niveau de « l’inconscient collectif »). Ainsi la géopolitique moderne (excepté pour les eurasistes russes, les disciples allemands de Haushofer, les fondamentalistes islamistes) évalue l’image du monde depuis une perspective opposée à celle de la géographie sacrée traditionnelle. Mais ainsi les deux sciences convergent dans la description des lois fondamentales de l’image géographique des civilisations.
     
     

    Nord sacré et Sud sacré


    A coté du déterminisme de la géographie sacrée sur un axe Est-Ouest, un problème extrêmement important est représenté par l’autre axe d’orientation, vertical, l’axe Nord-Sud. Ici, ainsi que dans tous les autres cas, les principes de la géographie sacrée, le symbolisme  des points cardinaux et des continents associés, ont leur équivalent direct dans l’image géopolitique du monde, qui est soit formée naturellement au cours du processus historique, soit formée consciemment et artificiellement en résultat d’actions volontaires des dirigeants de telle ou telle entité géopolitique. Du point de vue de la « tradition intégrale », la différence entre « artificiel » et « naturel » est généralement assez relative, puisque la Tradition n’a jamais connu quelque chose de similaire au dualisme cartésien ou kantien, séparant strictement le « subjectif de l’« objectif » (le « phénoménal » et le « nouménal »). Le déterminisme sacré du Nord ou du Sud n’est ni seulement un facteur paysager-climatique, physique, naturel (c’est-à-dire quelque chose d’« objectif »), ni seulement une « idée »,  un « concept », généré par l’esprit de tel ou tel individu (c’est-à-dire quelque chose de « subjectif »), mais quelque chose d’un troisième genre, dépassant à la fois les pôles objectifs et subjectifs. On peut dire que le Nord sacré, l’archétype du Nord, se divise dans l’Histoire entre le paysage naturel nordique, d’une part, et entre l’idée du Nord, le « nordicisme », d’autre part.

    Les strates les plus anciennes et les plus originelles de la Tradition affirment la primauté  du Nord sur le Sud. La symbolique du Nord est reliée à une source, à un paradis nordique originel, d’où provient toute la civilisation humaine. Les anciens textes iraniens et zoroastriens parlent du pays nordique de l’« Aryanem Vaejo » et de sa capitale « Vara »,  d’où les anciens Aryens furent chassés par la glaciation, qui leur fut envoyée par Ahriman, Esprit du Mal et adversaire du lumineux Ormudz. L’ancien Veda aussi parle d’un pays nordique comme foyer ancestral des Hindous, d’une Sveta-Dvipa, une Terre Blanche  située dans le nord lointain.

    Les anciens Grecs parlaient d’Hyperborée, l’île nordique avec sa capitale Thulé. Ce pays était considéré comme la patrie du dieu lumineux Apollon. Et dans de nombreuses autres traditions il est possible de détecter des traces anciennes, souvent oubliées et devenues fragmentaires, d’un symbolisme nordique. L’idée de base traditionnellement liée au Nord est l’idée du Centre, du Pôle Immobile, le point d’Eternité autour duquel le cycle tourne, pas seulement dans l’espace mais aussi dans le temps. Le Nord est la terre où le soleil ne se couche jamais, même la nuit, un espace de lumière éternelle. Toutes les traditions sacrées honorent le  Centre, le Milieu, le point où les contrastes s’apaisent, le lieu symbolique échappant aux  lois de l’entropie cosmique. Ce Centre, dont le symbole est le svastika (soulignant à la  fois l’immobilité et la constance du Centre, et la mobilité et le caractère changeant de la périphérie), a reçu un nom différent dans chaque tradition, mais il a toujours été directement et indirectement lié au symbolisme du Nord. Il est donc possible de dire que toutes les traditions sacrées sont en essence la projection d’une Unique Tradition Primordiale Nordique adaptée à des conditions historiques différentes. Le Nord est le Point Cardinal choisi par le Logos primordial pour pouvoir se révéler dans l’Histoire, et chacune de ses manifestations ultérieures ne fait que restaurer ce symbolisme primordial du paradis polaire.

    La géographie sacrée associe le Nord à l’esprit, à la lumière, à la pureté, à la plénitude, à l’unité, à l’éternité.

    Le Sud symbolise quelque chose de directement opposé – la matérialité, l’obscurité, le mélange, la privation, la pluralité, l’immersion dans le flux du temps et du devenir. Même d’un point de vue naturel, dans les régions polaires il y a un seul long Jour semi-annuel, et une seule longue Nuit semi-annuelle. Ce sont le Jour et la Nuit des dieux et des héros, des anges. Même les traditions dégradées se souvenaient de ce Nord cardinal, sacral, spirituel, surnaturel, considérant les régions nordiques comme la demeure des « esprits » et des « forces de l’au-delà ». Dans le Sud, le Jour et la Nuit des dieux sont fragmentés en une quantité de jours humains, le symbolisme originel de l’Hyperborée est perdu, et son souvenir devient un objet de « culture », de « légende ». Le Sud correspond généralement à la culture, c’est-à:-dire à cette sphère de l’activité humaine où l’Invisible et le Purement spirituel acquièrent des traits matériels, solidifiés, visibles. Le Sud est le règne de la substance, de la vie, de la biologie et des instincts. Le Sud corrompt la pureté nordique de la Tradition, mais préserve ses vestiges dans des traits matérialisés.

    Dans la géographie sacrée, la paire Nord-Sud n’est pas réduite à une opposition abstraite  entre le Bien et le Mal. Elle représente plutôt l’opposition à l’Idée Spirituelle, sous une forme grossière, matérielle. Dans les situations normales, quand la primauté du Nord est reconnue par le Sud, entre ces deux parties de la lumière existe une relation harmonieuse – le Nord « spiritualise » le Sud, les messagers nordiques apportent la Tradition aux gens du Sud, posent les fondations des civilisations sacrées. Si le Sud ne reconnaît pas la primauté du Nord, la lutte sacrée, la « guerre des continents » commence, et du point de vue de la Tradition le Sud est responsable de ce conflit, ayant violé les règles sacrées. Dans le Ramayana, par exemple, l’île Lanka au sud est considérée comme la demeure des démons qui ont enlevé Sita, l’épouse de Rama, et déclaré la guerre au Nord continental avec sa capitale Ayodya.

    Ainsi il est important de noter que dans la géographie sacrée, l’axe Nord-Sud est plus important que l’axe Est-Ouest. Mais étant le plus important, il correspond aux plus anciennes phases de l’histoire cyclique. La grande guerre du Nord et du Sud, Hyperborée et Gondwana (l’ancien paléo-continent du Sud) se réfèrent à des temps « antédiluviens ». Dans les dernières phases du cycle, il devient plus dissimulé, voilé. Les paléo-continents du Nord et du Sud eux-mêmes disparaissent. Le signe visible de l’opposition est passé à l’Est et à l’Ouest.

    Le déplacement de l’axe vertical Nord-Sud à l’axe horizontal Est-Ouest, typique des dernières phases du cycle, préserve néanmoins le lien logique et symbolique entre ces deux paires de  la géographie sacrée. La paire Nord-Sud (c’est-à-dire Esprit-Matière, Eternité-Temps) est projetée sur la paire Est-Ouest (c’est-à-dire la Tradition et le Profane, l’Origine et le Déclin). L’Est est la projection horizontale et vers le bas, du Nord. L’Ouest, la projection horizontale et vers le haut, du Sud. D’un tel transfert des significations sacrées on peut aisément obtenir  la structure de la vision continentale particulière à la Tradition.
     
     

    L’homme du Nord

    Le Nord sacré définit un type humain particulier, qui peut avoir une forme biologique, raciale, mais qui peut aussi ne pas l’avoir. La substance du « nordicisme » consiste en la capacité de l’homme à élever chaque objet du monde physique, matériel, jusqu’à son archétype, jusqu’à son Idée. Cette qualité n’est pas un simple développement d’origine rationnelle. Inversement, le « pur intellect » cartésien et kantien, par sa nature, n’est pas capable de franchir l’étroite frontière entre le « phénomène » et le « noumène » – mais cette simple capacité se trouve à la base de la pensée « nordique ». L’homme du Nord n’est pas simplement blanc, « aryen » ou indo-européen par son sang, sa langue et sa culture. L’homme du Nord est un être particulier possédant une intuition directe du Sacré. Pour lui le Cosmos est une texture de symboles, chacun d’entre eux étant tiré hors du secret par l’œil du Principe Primordial spirituel. L’homme du Nord est « l’homme solaire », Sonnenmensch, n’absorbant pas l’énergie,  comme le font les trous noirs, mais la générant, diffusant la lumière, la force et la sagesse  depuis son flux de création spirituel.

    La pure civilisation nordique a disparu avec les anciens Hyperboréens, mais ses messagers  ont posé les bases de toutes les traditions actuelles. Cette « race » nordique des Maîtres est  à l’origine de la religion et de la culture des peuples de tous les continents et de toutes les couleurs de peau. Des traces d’un culte hyperboréen peuvent être trouvées chez les Indiens d’Amérique du Nord et chez les anciens Slaves, chez les fondateurs de la civilisation chinoise et chez les indigènes du Pacifique, chez les Allemands blonds et chez les chamans noirs d’Afrique de l’Ouest, chez les Aztèques à peau rouge et chez les Mongols aux pommettes saillantes. Il n’y a pas de peuple sur la planète qui ne possède de mythe sur « l’homme solaire », Sonnenmensch. La vraie spiritualité, la pensée supra-rationnelle, le Logos divin,  la capacité à voir à travers le monde son Âme secrète – voilà les qualités particulières du Nord. Partout où sont la Pureté et la Sagesse sacrées, se trouve invisiblement le Nord –  quel que soit le point où nous sommes dans le temps ou dans l’espace.
     
     

    L’homme du Sud

    L’homme du Sud, le type gondwanique, est directement opposé au type « nordique ». L’homme du Sud vit dans un cercle d’effets, de manifestations secondaires ; il habite dans  le cosmos, qu’il vénère mais ne comprend pas. Il adore l’extériorité, mais non l’intériorité.  Il préserve soigneusement des traces de spiritualité, sa mise en forme dans l’environnement matériel, mais n’est pas capable de passer du symbolisant au symbolisé. L’homme du Sud  vit par passions et par ruées, il place le psychique au-dessus du spirituel (qu’il ne connaît simplement pas) et adore la Vie comme une autorité supérieure. Le culte de la Grande Mère, de la matière générant la variété des formes, est typique de l’homme du Sud. La civilisation du Sud est une civilisation de la Lune recevant la lumière du Soleil (le Nord), la préservant  et la diffusant pendant un certain temps, mais perdant périodiquement le contact avec elle  (la nouvelle lune). L’homme du Sud est un Mondmensch [homme lunaire].

    Quand les hommes du Sud restent en harmonie avec les hommes du Nord ; c’est-à-dire quand ils reconnaissent leur autorité et leur supériorité typologique (et non raciale !), l’harmonie  règne parmi les civilisations. Lorsqu’ils revendiquent la suprématie à cause de leur relation archétypale avec la réalité, alors surgit un type culturel dévié, qui peut être globalement  défini par l’adoration des idoles, du fétichisme ou du paganisme (au sens négatif, péjoratif,  de ce mot).

    De même que les paléo-continents, les purs types « nordique » et « suddéen » existaient seulement dans des temps anciens et reculés. L’homme du Nord et l’homme du Sud s’opposaient l’un à l’autre à l’origine. Plus tard, tous les hommes du Nord pénétrèrent dans  les terres du Sud, fondant parfois de brillantes expressions de la civilisation « nordique » – l’ancien Iran, l’ancienne Inde. D’autre part, ceux du Sud allèrent quelquefois loin au Nord, apportant leur type culturel – Finnois, Eskimos, Tchoutches, etc. Progressivement, la clarté originelle du panorama de la géographie sacrée se brouilla. Mais malgré tout, le dualisme typologique de « l’homme du Nord » et de « l’homme du Sud » fut préservé en tous temps et à toutes époques – mais pas tant comme un conflit externe entre deux civilisations distinctes que comme un conflit interne à l’intérieur du cadre de la même civilisation. Le type du Nord et le type du Sud, depuis un certain moment de l’histoire sacrée, s’opposent partout l’un à l’autre, quel que soit l’endroit concret sur la planète.
     

    Le Nord et le Sud dans l’Est et dans l’Ouest

    Le type de l’homme du Nord peut être projeté au Sud, à l’Est ou à l’Ouest. Au Sud, la Lumière du Nord généra de grandes civilisations métaphysiques, telles que l’indienne, l’iranienne ou la chinoise, qui, dans la situation du Sud « conservateur », sauvèrent pour longtemps la Révélation qui leur avait été confiée. Cependant, la simplicité et la clarté du symbolisme « nordique » se transformèrent ici en un enchevêtrement complexe et varié de doctrines, de sacrements et de rites sacrés. Toutefois, plus on va vers le Sud, plus les traces  du Nord sont faibles. Et parmi les habitants des îles du Pacifique et chez ceux d’Afrique du Sud, les motifs « nordiques » dans la mythologie et les rituels ont été préservés sous une forme extrêmement fragmentaire, rudimentaire et même déformée.

    Dans l’Est, le Nord se manifeste dans la société traditionnelle classique, fondée sur la supériorité univoque du supra-individuel sur l’individuel, où « l’humain » et le « rationnel » s’effacent devant le Principe supra-humain et supra-rationnel. Si le Sud donne à la civilisation un caractère de « stabilité », l’Est définit sa sacralité et son authenticité, le meilleur garant de ce qu’est la Lumière du Nord.

    Dans l’Ouest, le Nord s’est manifesté dans les sociétés héroïques, où la tendance propre à l’Occident, à la fragmentation, à l’individualisation et à la rationalisation, se surpassait elle-même, et l’individu, devenant le Héros, échappait au cadre étroit de la personnalité « humaine – trop humaine ». Le Nord, dans l’Ouest, est personnifié par la figure symbolique d’Héraklès qui, d’une part, délivre Prométhée (la pure tendance occidentale, titanique, « humaniste ») et d’autre part, aide Zeus et les dieux à vaincre la rébellion des géants (c’est-à-dire sert les règles sacrées et l’Ordre spirituel).

    Le Sud, au contraire, se projette sur les trois autres orientations, selon une image opposée. Dans le Nord, cela donne l’effet de l’« archaïsme » et de la stagnation culturelle. Même  les traditions les plus au Nord, les plus « nordiques », qui sont sous l’influence du Sud, les éléments « paléo-asiatiques », « finnois » ou « eskimos » acquièrent les traits d’« adoreurs d’idoles » et du « fétichisme » (cela est caractéristique, en particulier, de la civilisation scandinave-germanique à l’« époque des Skaldes »).

    Dans l’Est, les forces du Sud se manifestent dans les sociétés despotiques, où l’indifférence orientale pour l’individu, normale et modérée, se transforme en la négation du grand Sujet supra-humain. Toutes les formes du totalitarisme oriental, à la fois typologique et racial,  sont liées au Sud.

    Et finalement, dans l’Ouest, le Sud se manifeste par des formes d’individualisme extrêmement rudes et matérialistes, quand les individus atomisés atteignent la limite  de la dégénérescence anti-héroïque, n’adorant plus que le « veau d’or » du confort et de l’hédonisme égoïste. Il est évident que cette combinaison exacte des deux tendances de  la géographie sacrée donnent le type le plus négatif de la civilisation, puisqu’en elle deux attitudes déjà négatives en elles-mêmes – le Sud sur la ligne verticale et l’Ouest sur la ligne horizontale – sont superposées l’une sur l’autre.
     

    Des continents aux méta-continents

    Si, dans la perspective de la géographie sacrée, le Nord symbolique correspond toujours aux aspects positifs, et le Sud aux négatifs, dans l’image géopolitique exclusivement moderne  du monde tout est beaucoup plus complexe, et même inversé dans une certaine mesure.  La géopolitique moderne comprend les termes « Nord » et « Sud » comme des catégories complètement différentes de celles de la géographie sacrée. 

    Premièrement, le paléo-continent du Nord, Hyperborée, n’existe plus sur un plan physique depuis déjà de nombreux millénaires, demeurant une réalité spirituelle, vers laquelle est dirigée le regard spirituel de l’initié à la recherche de la Tradition perdue.

    Deuxièmement, l’ancienne race nordique, la race des « blancs Maîtres », associée au pôle  à l’époque primordiale, ne coïncide pas du tout avec ce qui est aujourd’hui communément appelé « race blanche », basée seulement sur les traits physiques, sur la couleur de la peau, etc. La Tradition Nordique et sa population d’origine, les « autochtones nordiques », ne représentent plus, depuis longtemps, une réalité historico-géographique concrète. De toute évidence, même les derniers vestiges de cette culture primordiale ont disparu de la réalité physique depuis déjà quelques millénaires.

    Ainsi, dans la Tradition le Nord est une réalité méta-historique et méta-géographique. La même chose peut être dite aussi de la « race hyperboréenne » – une « race » non pas dans  un sens biologique, mais dans un sens purement spirituel, métaphysique (ce thème des  « races métaphysiques » a été développé en détails dans les travaux de Julius Evola).

    De même, le continent du Sud et tout le Sud de la Tradition n’existent plus depuis longtemps à l’état pur, pas plus que sa population la plus ancienne. D’une manière ou d’une autre, à partir d’un certain moment le « Sud » s’est étendu pratiquement à toute la planète, alors que l’influence du centre initiatique polaire originel et de ses messagers dans le monde diminuait. Les races modernes du Sud représentent les produits de mélanges multiples avec les races  du Nord, et la couleur de la peau a cessé depuis déjà longtemps d’être le signe distinctif de l’appartenance à telle ou telle « race métaphysique ».

    En d’autres mots, l’image géopolitique moderne du monde a peu en commun avec la vision du monde principielle dans sa forme supra-historique, méta-temporelle. A notre époque,  les continents et leurs populations se sont extrêmement éloignés de ces archétypes, qui correspondent pour eux aux temps primordiaux. Par conséquent, entre les continents réels  et les races réelles (les réalités de la géopolitique moderne) d’une part, et les méta-continents et les méta-races (les réalités de la géographie sacrée traditionnelle) d’autre part, existe aujourd’hui pas seulement une simple divergence, mais presque une correspondance inverse.
     

    L’illusion du « Nord riche »

    La géopolitique moderne utilise le concept de « nord » très souvent associé à la définition  de « riche » – le « Nord riche », et aussi le « Nord avancé ». Cela résume toute la civilisation occidentale, accordant principalement son attention au développement du coté matériel et économique de la vie. Le « Nord riche » est riche non parce qu’il est plus habile, ou plus intellectuel, ou plus spirituel que le « Sud » mais parce qu’il construit son système social sur le principe de la maximisation du matériel qui peut être tiré du potentiel social et naturel, par l’exploitation des ressources humaines et naturelles. L’image raciale du « Nord riche » est associée à ces hommes ayant la peau blanche, et ce trait se trouve à la racine des différentes versions, explicites ou cachées, du « racisme occidental » (en particulier anglo-saxon).  Le succès du « Nord riche » dans le domaine matériel a été élevé au niveau d’un principe politique et même « racial » dans ces pays qui étaient à l’avant-garde du développement industriel, technique et économique – c’est-à-dire l’Angleterre, la Hollande, et plus tard l’Allemagne et les Etats-Unis. Dans ce cas, le bien-être matériel et quantitatif fut identifié  à un critère qualitatif, et sur cette base se développèrent les plus ridicules préjugés contre  la « barbarie », les « primitifs », le « sous-développement » et l’« untermenschlichkeit »  des hommes du Sud (c’est-à-dire n’appartenant pas au « Nord riche »). Un tel « racisme économique » se manifesta clairement dans les conquêtes coloniales anglo-saxonnes, et  plus tard sa version « améliorée » fut introduite dans les aspects les plus grossiers et les  plus contradictoires de l’idéologie nationale-socialiste. Ainsi, les idéologues nazis mélangeait fréquemment de vagues conjectures sur le pur « nordicisme » spirituel et la « race aryenne spirituelle » avec du racisme vulgaire, mercantile, biologique, de type anglais (à ce propos, c’est précisément ce remplacement des catégories de la géographie sacrée par les catégories du développement matériel et technique qui fut aussi le coté le plus négatif du national-socialisme, et qui le conduisit finalement à son effondrement politique, théorique et même militaire). Mais même après la défaite du Troisième Reich, cette variété de racisme du « Nord riche » n’a pas du tout disparu de la vie politique. Et ses représentants devinrent avant tout  les Etats-Unis et leurs partenaires atlantistes en Europe de l’Ouest. Certainement, dans les doctrines mondialistes les plus récentes du « Nord riche », la question de la pureté biologique et raciale n’est pas évoquée, mais cependant, en pratique, dans ses relations avec les pays non-développés et moins développés du Tiers-Monde, le « Nord riche » manifeste aujourd’hui encore une arrogance « raciste », typique à la fois des colonialistes anglais et des fidèles partisans allemands nationaux-socialistes de Rosenberg.

    En fait, le « Nord riche » désigne géopolitiquement ces pays où les forces directement opposées à la Tradition l’ont emporté – les forces de la quantité, du matérialisme, de l’athéisme, de la dégradation spirituelle et de la dégénérescence émotionnelle. Le « Nord riche » signifie quelque chose de radicalement distinct du « nordicisme spirituel », de « l’esprit hyperboréen ». L’essence du Nord dans la géographie sacrée est la primauté  de l’esprit sur la matière, la victoire définitive et totale de la Lumière, de l’Equité et de la  Pureté sur les ténèbres de la vie animale, de l’arrogance des passions individuelles et de la boue du vil égoïsme. La géopolitique mondialiste du « Nord riche », au contraire, signifie exclusivement le bien-être matériel, l’hédonisme, la société de consommation, le pseudo-paradis aseptisé et artificiel de ceux que Nietzsche a appelé « le dernier homme ». Le progrès matériel de la civilisation technique s’est accompagné d’une monstrueuse régression spirituelle de la culture sacrée, et par conséquent, du point de vue de la Tradition, la « richesse » du Nord « avancé » moderne ne peut pas servir de critère de véritable supériorité  sur la « pauvreté » matérielle et l’arriération technique du « Sud primitif » moderne.

    De plus, la « pauvreté » matérielle du Sud est très souvent inversement liée à la préservation dans les régions du Sud des formes de civilisation authentiquement sacrées ; cela signifie qu’une richesse spirituelle se dissimule parfois derrière cette « pauvreté ». Au moins deux civilisations sacrées existent encore aujourd’hui dans l’espace du Sud, en dépit de toutes les tentatives du « Nord riche » (et agressif !) pour imposer à tout le monde sa propre mesure  et sa propre voie de développement. Ce sont l’Inde hindouiste et le monde islamique. Concernant la tradition de l’Extrême-Orient, il existe différents points de vue : certains aperçoivent même, sous la couche de rhétorique « marxiste » et « maoïste » quelques principes traditionnels, qui furent toujours incontestés dans la civilisation sacrée chinoise.  De toutes manières, même ces régions du Sud habitées par des gens conservant leur dévotion à des traditions sacrées très anciennes et presque oubliées, toutes semblables en comparaison avec le « Nord riche » athée et complètement matérialiste, exhibent des traits « spirituels », « rigoureux » et « normaux » – alors que le « Nord riche », d’un point de vue spirituel, est complètement « anormal » et « pathologique ».
     
     

    Le paradoxe du « Tiers-Monde »

    Dans les projets mondialistes, le « Sud pauvre » est en fait synonyme de « Tiers-Monde ». Ce monde était appelé « Tiers » [ = Troisième] pendant la guerre froide, et ce concept supposait que les deux autres « mondes » – le monde capitaliste avancé et le monde soviétique moins avancé – étaient plus importants et significatifs pour la géopolitique mondiale que toutes les autres régions. A la base, l’expression « Tiers-Monde » a un sens péjoratif : selon la logique utilitaire du « Nord riche », cette définition identifie réellement les pays du « Tiers-Monde »  à des zones de ressources naturelles et humaines n’appartenant à personne, qui doivent seulement obéir, être exploitées et être utilisées pour leur seul rendement. Ainsi le « Nord riche » utilisa habilement les traits traditionnels politico-idéologiques et religieux du « Sud pauvre », tentant d’asservir pour ses fins exclusivement matérialistes et économiques ces forces et ces structures qui, par le potentiel spirituel dépassaient de loin le niveau spirituel  du « Nord ». Cela lui fut presque toujours possible car le moment cyclique de développement de notre civilisation favorise les tendances perverties, anormales et non-naturelles – puisque, d’après la Tradition, nous sommes maintenant dans la période finale de « l’Age Sombre »,  le Kali-Yuga. L’hindouisme, le confucianisme, l’islam, les traditions autochtones des  peuples « non-blancs » devinrent pour les conquérants matériels du « Nord riche » un simple obstacle à l’accomplissement de leurs objectifs, mais en même temps ils utilisèrent souvent les différents aspects de la Tradition pour atteindre leurs buts mercantiles – en exploitant  les contradictions, les traits religieux ou les problèmes nationaux. Un tel usage utilitaire des différents aspects de la Tradition pour des buts exclusivement anti-traditionnels fut même un mal plus grand que la négation directe de toutes les valeurs traditionnelles, car la plus grande perversion consiste à faire asservir le grand par l’insignifiant.

    En fait, le « Sud pauvre » est « pauvre » sur le plan matériel précisément du fait de son attitude spirituelle, donnant toujours aux aspects matériels de l’existence une place mineure  et sans importance. Le Sud géopolitique à notre époque a généralement préservé une attitude exclusivement traditionnelle envers les objets du monde extérieur – une attitude sereine, détachée et finalement, indifférente – en violent contraste avec l’obsession matérielle du  « Nord riche », avec sa paranoïa matérialiste et hédoniste. Les hommes du « Sud pauvre » vivent normalement dans la Tradition, et jusqu’à maintenant leurs existences sont plus remplies, plus profondes et même plus belles, car la participation active à la Tradition sacrée confère à tous les aspects de leurs vies personnelles ce sens, cette intensité, cette saturation dont ont été privés depuis longtemps les représentants du « Nord riche », rendus hystériques par les névroses, les craintes matérielles, la solitude intérieure, l’inutilité complète de l’existence, ne représentant qu’un kaléidoscope de verre brillant, une image creuse.

    On pourrait dire que la corrélation entre le Nord et le Sud aux temps des origines était polairement l’inverse de leur corrélation à notre époque, puisque aujourd’hui c’est le Sud  qui préserve encore quelques liens avec la Tradition, alors que le Nord les a définitivement perdus. Cependant, cette affirmation ne couvre pas absolument toute l’image de la réalité,  car la véritable Tradition ne peut pas reconnaître une relation si humiliante, semblable à celle que pratique le « Nord riche » agressif et athée avec le « Tiers-Monde ». Le fait est que la Tradition est préservée dans le Sud seulement d’une manière inertielle, fragmentaire, partielle.  Elle se tient dans une position passive et résiste, ne faisant que se défendre. Donc le Nord spirituel ne se transfère pas pleinement dans le Sud à la fin des temps – dans le Sud il y a seulement une accumulation et une préservation d’impulsions spirituelles, jamais couplées avec le Nord sacré. Sur le plan du principe, l’initiative traditionnelle active ne peut pas émaner du Sud. Et au contraire, le « Nord riche » mondialiste a ainsi réussi à renforcer son action pernicieuse sur la planète grâce à la spécificité des régions nordiques, prédisposées  à l'activité. Le Nord était et reste le lieu d’élection de la force, par conséquent la véritable efficacité relève de l’initiative géopolitique venant du Nord.

    Le « Sud pauvre » possède aujourd’hui toute la priorité spirituelle sur le « Nord riche », mais il ne peut donc pas être une alternative sérieuse à l’agression profane du « Nord riche », ni offrir le projet géopolitique radical capable de subvertir l’image pathologique de l’espace planétaire moderne.
     

    Le rôle du « Second Monde »

    Dans l’image géopolitique bipolaire « Nord riche » / « Sud pauvre » a toujours existé une composante additionnelle ayant une signification indépendante et très importante : c’est le « Second Monde ». Par l’expression « Second Monde » on désignait conventionnellement  le camp socialiste intégré dans le système soviétique. Ce « Second Monde » n’était ni l’actuel « Nord riche », puisque des motifs spirituels précis influençaient secrètement l’idéologie nominalement matérialiste du socialisme soviétique, ni l’actuel « Tiers-Monde », puisque globalement l’attitude tournée vers le développement matériel, le « progrès » et d’autres principes purement profanes se trouvait à la racine du système soviétique. L’URSS géopolitiquement eurasiatique était localisée à la fois sur les territoires de « l’Asie pauvre »,  et sur les terres de l’Europe relativement civilisée. Durant la période socialiste, la ceinture planétaire du « Nord riche » fut brisée en Eurasie orientale, brouillant la clarté des relations géopolitiques sur l’axe Nord-Sud.

    La fin du « Second Monde » en tant que civilisation particulière laisse à l’espace eurasiatique de l’ex-URSS deux possibilités : soit d’être intégré dans le « Nord riche » (c’est-à-dire l’Occident et les Etats-Unis), soit d’être rejeté vers le « Sud pauvre », c’est-à-dire de se transformer en « Tiers-Monde ». Comme variante de comprom

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